Nouveau procédé de mutagénèse: modifications mineures, sans matériel génétique étranger
Les modifications du patrimoine génétique peuvent être artificielles, provoquées par une irradiation UV intensive, une irradiation radioactive ou certaines substances chimiques, mais aussi naturelles, sous l’effet d’un stress tel que la chaleur ou la sécheresse. Dans le procédé appelé TEgenesis, deux substances ont été utilisées qui, contrairement aux procédés de mutagénèse habituellement utilisés dans la recherche et la sélection, n’induisent que très peu de modifications du patrimoine génétique. Le traitement TEgenesis est toutefois suffisant pour influencer les transposons (en anglais transposon ou transposable element, TE) qui sont déjà présents naturellement dans le patrimoine génétique des plantes. A aucun moment du procédé, des séquences de patrimoine génétique d'autres organismes ne sont introduites.
Presque tous les êtres vivants possèdent un ou plusieurs transposons. Dans le cas du blé, ils représentent plus de 85% du patrimoine génétique. Les transposons, souvent appelés «gènes sauteurs», sont des séquences de patrimoine génétique qui peuvent elles-mêmes changer d'emplacement au sein du génome et/ou insérer des copies d'elles-mêmes. De ce fait, d'autres gènes sont souvent activés ou désactivés de manière aléatoire, ou bien leur expression peut être renforcée ou réduite. Ce type d’influence exercée sur d'autres gènes a par exemple permis des modifications de couleur dans la vigne (p. ex. le pinot gris) ou les oranges sanguines. Modifier le patrimoine génétique semble être la seule fonction des transposons. Normalement, ils ne sont pas actifs afin que le patrimoine génétique reste stable. Le procédé TEgenesis suspend temporairement cette inactivité, ce qui permet aux transposons de «sauter» pendant le traitement.