Agroscope prévoit un essai en plein champ avec des lignées d'orge sur le « Protected Site »
17.10.2023 - Des chercheurs d'Agroscope ont déposé une demande pour un essai de dissémination en plein champ d'orge de printemps, dans lequel pourront être étudiés, grâce à de nouvelles techniques de sélection, le rôle de gènes susceptibles d'augmenter le rendement.
Un gène de l'orge de printemps qui doit être testé en plein champ a été inactivé à l'aide de nouvelles techniques de sélection. Ce gène participe au réglage fin de l'équilibre des hormones végétales lors du développement des graines. L'inactivation de ce gène permet d'augmenter le rendement du riz et du colza. Des chercheurs de l'Université libre de Berlin ont constaté que l'orge possède deux copies légèrement différentes de ce gène. Les lignées d'orge dont ces deux copies ont été rendues non fonctionnelles ont produit plus de grains par épi. Agroscope veut maintenant étudier ces plantes d'orge sur le site protégé, en collaboration avec les partenaires de recherche de Berlin, afin de voir si, dans les conditions de plein champ, l'absence d'un ou des deux gènes entraîne également plus de grains et un gain de rendement, et si les deux copies du gène ont des fonctions différentes.
Aucun patrimoine génétique étranger
Une ou deux copies du gène nommé CKX2 ont été inactivées dans les plantes d'orge à l'aide du procédé précis CRISPR/Cas9. Contrairement aux plantes étudiées jusqu'à présent sur le "Protected Site", les lignées d'orge ainsi produites ne contiennent pas de matériel génétique étranger. Etant donné la nouveauté du procédé et son caractère intrusif dans le génome des plantes, ces lignées d'orge seront considérées comme des plantes génétiquement modifiées (GM). C'est pourquoi l'essai en plein champ nécessite une autorisation. Agroscope a proposé les mêmes mesures que celles imposées lors des essais en plein champ antérieurs avec de l'orge GM. Elles doivent garantir que les plantes ne poussent que sur la surface d'essai autorisée.
Essais prévus à partir du printemps
Les essais devraient avoir lieu sur le "Protected Site" à partir du printemps 2024 et durer au maximum trois ans. Agroscope a déposé en septembre une demande de dissémination correspondante auprès de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). L'OFEV examinera la demande ainsi que les prises de position recueillies et décidera probablement au printemps prochain s'il autorise les essais en plein champ avec ces lignées d'orge.