Les revenus agricoles ne dépendent pas uniquement des prix au producteur et des paiements directs, mais également des coûts. Réduire les coûts implique de les connaître au préalable. Un nouvel instrument d’analyse aide à prendre les décisions qui s’imposent.
AgriPerform est un instrument d’analyse servant à mesurer les performances d’une exploitation agricole. En Suisse, les coûts qui influencent les revenus agricoles ne sont pas assez identifiés. C’est surtout le cas pour les coûts de structure. Dans l’agriculture suisse, la part des coûts de structure par rapport aux coûts totaux est relativement élevée. Selon le rapport de base d’Agroscope, les coûts de structure représentent, pour les exploitations mixtes lait-grandes cultures, deux tiers des charges réelles ou trois quarts des coûts totaux (revenu du travail familial et rétribution du capital propre inclus).
Les charges spécifiques peuvent être facilement imputées à une branche d’exploitation, ce qui n’est pas systématiquement le cas pour les charges de structure. Or, pour procéder à des améliorations, il est primordial de savoir quelle est la part de chaque branche d’exploitation dans les charges de structure (machines, travail, bâtiments, autres). Une analyse des coûts totaux fournit des informations à ce sujet.
Programme de calcul facile à utiliser
AgriPerform est un programme de calcul très peu gourmand en temps pour la saisie des données, sans pour autant négliger la complexité du sujet. Cette «prouesse» a été rendue possible par un nouveau concept de programme dont l’attribution automatique des charges de structure constitue la pièce maîtresse. Les résultats tirés des comptabilités de groupes d’exploitations issues de toute la Suisse et pratiquant diverses branches d’exploitation ont servi de base pour calculer cette attribution automatique des coûts de structure. Les branches d’exploitation ont été regroupées selon les régions, les types d’exploitation et la taille. Elles constituent ce que l’on appelle les groupes de branches d’exploitation de référence.
Désormais, lorsqu’une exploitation introduit les données relatives à ses surfaces et au nombre d’animaux qu’elle détient, chaque branche d’exploitation est automatiquement attribuée à un groupe de branches d’exploitation de référence. Selon la structure de la branche d’exploitation propre à l’exploitation analysée, il en découle, pour les charges de structure concernées, une clé de répartition spécifique basée sur les exploitations de référence. L’automatisation ne permet pas seulement d’économiser du temps. Elle présente également l’avantage de standardiser l’attribution des coûts et de rendre les corrections apportées plus transparentes.
Introduire les données – et ensuite?
Le programme AgriPerform permet également d’utiliser des données issues de la comptabilité simplifiée. Les résultats affichés pour chaque branche d’exploitation ne se limitent pas seulement aux revenus, mais s’étendent également aux charges de structure imputables et à la répartition de ces dernières selon les branches d’exploitation. Ici aussi, il est également possible d’intervenir et de procéder à des corrections lorsque le programme ne tient pas suffisamment compte des situations spécifiques à l’exploitation.
Où en est mon exploitation?
Les données de référence que l’on trouve à l’arrière-plan du programme ne sont pas utilisées pour l’attribution des coûts de structure. Dans la pratique, une exploitation peut se comparer avec un groupe de référence (dont les résultats sont basés sur plusieurs exploitations anonymes), en ce qui concerne tant son résultat global que les résultats de certaines de ses branches d’exploitation. Des présentations graphiques affichent les forces et les faiblesses de la branche de production en question par rapport au groupe de référence. L’exploitation sait ainsi où elle se situe d’un point de vue économique.
Par les simulations manuelles qu’il permet, ce programme de calcul est également un instrument d’analyse didactique approprié pour l’enseignement en économie d’entreprise.
Le document Excel peut être téléchargé (voir la colonne de droite). Pour certaines exploitations qui sont notamment axées sur la transformation (volaille, porcs) ou les cultures spéciales (fruits, légumes, viticulture), le programme AgriPerform est encore en phase de test.