L’avenir de la sécurité alimentaire
En temps de crise, des voix s'élèvent pour réclamer davantage de sécurité alimentaire. Ce dossier réunit une sélection de résultats de travaux de recherche d’Agroscope sur ce thème.
La Suisse pourrait-elle augmenter son taux d'auto-approvisionnement afin d'être moins dépendante de l'étranger et ainsi mieux garantir sa sécurité alimentaire en temps de crise? Existe-t-il des stratégies plus appropriées pour augmenter la sécurité de l'approvisionnement? Et quelles sont les principales menaces? Des experts d’Agroscope se sont penchés sur cette question.
Adapter les cultures
L'étude «Une alimentation respectueuse de l'environnement et des ressources» montre que le taux net d'auto-approvisionnement de la Suisse en denrées alimentaires pourrait être augmenté en cultivant moins de produits d’origine animale et davantage de produits d’origine végétale destinés à la consommation humaine. Mais la sélection végétale peut également y contribuer en garantissant des rendements sûrs grâce à des variétés résistantes aux maladies.
Préserver l’environnement
En cultivant davantage de denrées alimentaires d’origine végétale et moins de fourrage, le nombre d'animaux de rente diminue et, par conséquent, la quantité de gaz à effet de serre (p. ex. méthane et protoxyde d'azote provenant de l'estomac des ruminants). En outre, on pourrait produire davantage de lait que de viande sur les surfaces herbagères avec des animaux de rente. Il y aurait également moins d'importations de denrées alimentaires ayant un fort impact négatif sur l’environnement (p. ex. moins d'aliments concentrés importés pour l'engraissement des animaux). Cela réduirait considérablement l'impact environnemental de l'alimentation (par exemple, environ 50 % d'émissions de gaz à effet de serre en moins).
News «Défis croissants pour la sécurité alimentaire en Suisse»
Albert von Ow et al. (2020): Environmental optimization of the Swiss population’s diet using domestic production resources – Science Direct, Journal of Cleaner Production 248
Une alimentation saine
Avec des cultures adaptées, telles que décrites ci-dessus, la population suisse renoncerait de plus en plus à la viande. Les produits d’origine animale se composeraient de davantage de lait et de produits laitiers et de moins de viande. Un tel changement d'alimentation correspond également aux recommandations concernant une alimentation équilibrée et saine. En outre, il est judicieux de disposer de réserves d'urgence à la maison en cas de crise.
La dépendance persiste
Même si le taux d'auto-approvisionnement atteignait 60 %, la Suisse resterait dépendante des importations de denrées alimentaires et de moyens de production. La constitution de réserves obligatoires et le commerce international de biens vitaux sont donc des points importants pour la Suisse en ce qui concerne la sécurité de l'approvisionnement - surtout en temps de crise.
Les plantes disposent de nombreux mécanismes de résistances pour se défendre contre les maladies.