Les herbicides constituent la catégorie de produits phytopharmaceutiques la plus utilisée en Suisse en quantité de substance active pondérée par la surface cultivée. C'est aussi la catégorie qui présente le potentiel de risque le plus élevé pour les organismes aquatiques (exposure-toxicity-ratio, ETR). Parallèlement, la réduction voire la suppression des herbicides peut entrainer une intensification du travail du sol néfaste à l’activité biologique. Dans cette étude, les effets de stratégies qui limitent à la fois l'utilisation d'herbicides et de travail du sol sur le développement de la flore adventice et le rendement du blé ont été évalués à l'aide de l’expérimentation nommée Herbiscope, au cours d’une rotation culturale de six ans. Les trois années de blé sont prises en compte dans l’analyse : 2020, 2021 et 2022. En prenant en compte les trois années d’étude, les résultats montrent qu’il n’y a pas d’effet significatif de la flore adventice sur le rendement quelle que soit la stratégie mise en oeuvre. En revanche, il existe des disparités interannuelles. Le niveau d’infestation par les adventices après les interventions de désherbage est toujours très faible. Les stratégies de lutte limitant le recours aux herbicides et au travail du sol mises en oeuvre dans le blé et ses cultures précédentes, ont permis de maintenir un niveau d’adventice assez faible pour ne pas impacter plus le rendement que dans les stratégies plus intensives.