Les renouées asiatiques (Reynoutria japonica aggr., Polygonaceae) sont des plantes exotiques envahissantes qui menacent aussi bien la production agricole que la biodiversité. Ces plantes vivaces à rhizomes peuvent former des populations très denses, provoquant des impacts majeurs sur les milieux envahis. Dans les zones agricoles, elles endommagent les infrastructures et augmentent les coûts d'entretien, car leur élimination génère des déchets difficiles à gérer. En raison de l’augmentation des propagules (fragments de tiges et de rhizomes), ces espèces deviennent toujours plus problématiques également au sein des parcelles cultivées.
Le centre de compétences Néobiotes de Cadenazzo (TI), en collaboration avec le WSL et d’autres partenaires locaux, approfondit les connaissances sur les organes souterrains de la plante, afin d’optimiser la lutte contre ces espèces rhizomateuses. Les recherches se concentrent sur la morpho-anatomie, la physiologie et le développement des organes souterrains. Elles permettent d’établir des protocoles pour évaluer l’efficacité de différents traitements sur les rhizomes. Les renouées asiatiques sont donc utilisées comme des espèces modèles pour mieux comprendre la biologie des néophytes rhizomateuses et pour tester l’efficacité des méthodes de lutte sur les organes souterrains après plusieurs années (jusqu’à 5 ans).
Essais sur les rhizomes
Les essais en cours évaluent l’impact de divers traitements (mécaniques et chimiques) sur les rhizomes, selon des protocoles standardisés. Les méthodes de lutte testées sur le terrain ont également permis de développer une approche multi-stress pour traiter ces plantes. Les résultats sont résumés dans des fiches techniques qui recommandent les meilleures approches pour chaque type de traitement et indiquent le moment optimal pour leur application dans une séquence de lutte, en tenant compte du contexte réel des exploitations agricoles et des coûts associés.
Mieux comprendre la propagation par les graines
Les renouées asiatiques se dispersent principalement par le biais de fragments de rhizomes et de tiges, dès lors qu’ils possèdent un nœud. Bien que leur mode de propagation soit principalement lié à la reproduction végétative, on observe de plus en plus de graines viables dans la nature. Des recherches sont donc aussi en cours pour mieux comprendre l’importance de la reproduction sexuée dans la dynamique et la variation génétique des populations en Suisse.