Cultures alternatives sur les terres assolées humides

Alternative Kulturen auf feuchten Ackerflächen
De gauche à droite et de haut en bas: riziculture humide, Yvonne Fabian; récolte de roseaux, Greifswald-Moor-Centrum; vache Highland, Erich Szerencsits; gestion des prairies humides, Catherine Hutchings; culture de sphaignes, Stiftung Naturschutz im Landkreis Diepholz; bois de saule cultivé en taillis à courte rotation, FNR/Michael Weitz.

Le projet pilote de l’OFEV «Atténuation des changements climatiques: une utilisation durabel et bonne pour les marais suisses» s’est intéressé aux connaissances acquises en Europe sur les utilisations agricoles possibles des sites humides afin d’en tirer des enseignements pour une application en Suisse. Grâce à un niveau d’eau plus élevé, les utilisations alternatives étudiées montrent des effets positifs sur les sols organiques qui s’humidifient et donc aussi sur l’hydrologie des marais. Elles concernent notamment i) la pâture avec des espèces adaptées: races bovines légères et robustes, buffles d’Asie, moutons, chevaux, poneys, cervidés et oies, ii) l’exploitation de surfaces à litière et de prairies humides, fraîches ou détrempées, iii) l’exploitation de surfaces de massettes et de roseaux, iv) la culture de saules à courte rotation, v) la culture de sphaignes et vi) la riziculture humide. L’élévation consécutive du niveau d’eau dans les sols organiques devrait entraîner une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

La plupart des cultures examinées n’offrent pour le moment que des rendements faibles et elles ne peuvent généralement pas concurrencer les utilisations basées sur le drainage, qui sont soutenues. C’est pourquoi les exploitations ont besoin d’un soutien financier pour permettre la reconversion et compenser une éventuelle perte de rendement, mais aussi pour rémunérer les services rendus à la société (réduction des émissions de CO2, remise en eau de sites marécageux et promotion de la biodiversité, etc.). Il faudrait aussi rendre possible un financement initial pour l’ouverture de nouveaux marchés.

Les études scientifiques sur ces cultures alternatives ne sont pour l’instant que ponctuelles en Suisse. Elles devraient être approfondies notamment en ce qui concerne leur mise en place, les contraintes environnementales (hydrologie, flux d’éléments nutritifs, émissions de gaz à effet de serre et biodiversité), leur rentabilité et la valorisation de leur biomasse.

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