Pour obtenir de meilleurs rendements, les agriculteurs fournissent des nutriments aux plantes sous forme d’engrais. De ces nutriments, l’un des plus importants est l’azote. Une partie de cet azote quitte l’exploitation sous forme de denrées alimentaires (p. ex. céréales), tandis que le reste s’échappe dans l’environnement sous forme d’ammoniac, de nitrate ou de protoxyde d’azote, contribuant ainsi à sa pollution (voir aussi Émissions azotées potentielles).
Les apports d’azote moins les sorties donnent le bilan d’azote. Dans la méthode de calcul utilisée ici, les pertes dans l’environnement ne sont pas comptabilisées comme une production et sont donc incluses dans le bilan. Étant donné que certaines pertes sont inévitables, le bilan de l’azote dans les systèmes agricoles axés sur le rendement devrait être positif afin de compenser ces pertes, de fournir aux plantes des éléments nutritifs suffisants et d’assurer de bons rendements. Les émissions dans l’environnement peuvent cependant être atténuées en maintenant le bilan d’azote aussi bas que possible (autrement dit, en évitant la surfertilisation).
Le bilan d’azote est calculé selon la méthode de l’OCDE en utilisant les données des exploitations tirées du DC-IAE. Avec cette méthode, le bilan de l’azote est calculé non seulement sur la base de l’azote disponible pour les plantes (Ndis), comme c’est le cas avec la méthode Suisse-Bilanz, mais de l’azote total (Ntot).
L’objectif n’est donc pas d’atteindre un bilan équilibré, mais plutôt d’obtenir (comme décrit ci-dessus) le plus faible excédent possible. La période de référence est généralement l’année de culture: elle commence après la récolte de la dernière culture principale et s’achève avec celle de la culture principale actuelle. Le bilan d’azote tient compte des engrais de ferme (lisier, fumier), des engrais minéraux, des engrais de recyclage (compost, digestat), des semences, des retombées atmosphériques et de la fixation biologique de l’azote. Pour les retombées atmosphériques, on suppose une valeur représentative pour la Suisse. Pour la fixation biologique de l’azote, on opère une distinction entre prairies naturelles, prairies artificielles et cultures de légumineuses. Les sorties sont représentées par les denrées alimentaires d’origine végétale produites dans l’exploitation (p. ex. céréales panifiables, pommes de terre de consommation) et les fourrages (p. ex. herbe, foin, céréales fourragères) ainsi que la paille exportée du champ.