L’organisation Herbicide Resistance Action Committee (HRAC) classe les herbicides dans des groupes selon leurs modes d’action biochimiques spécifiques avec pour chaque groupe une désignation propre. Cette classification permet de mettre en place des stratégies de prévention contre le développement de résistances spécifiques à chaque mode d’action. En 2020, cette classification a été révisée et elle est actuellement basée sur un système numérique.
Les herbicides agissent de manière générale en bloquant des fonctions fondamentales au développement et à la survie de la plante cible. En Suisse, des résistances contre quatre modes d’action biochimiques ont été observées : inhibiteurs de l’ACCase (HRAC 1), inhibiteurs de l’ALS (HRAC 2), inhibiteurs de la photosynthèse sur le photosystème II (HRAC 5) et inhibiteurs de l’EPSP synthase (HRAC 9).
Les résistances peuvent être de deux types:
- La résistance liée à la cible (RLC) est due à une mutation sur un seul gène au niveau de la cible de l’herbicide chez l'adventice. Ceci induit l’augmentation de l’expression de la protéine cible ou une altération du site de fixation de l’herbicide. Pour mettre en évidence ce type de résistance des tests moléculaires existent.
- La résistance non liée à la cible (RNLC) inclut tous les autres mécanismes, comme par exemple une réduction de la pénétration de l’herbicide dans la plante.
Les plantes qui survivent à l’herbicide peuvent, de génération en génération, produire des graines et occuper entièrement leur niche écologique au point où cette caractéristique de résistance se retrouve dans presque chaque individu de l’espèce d’une parcelle agricole. Les graines de ces plantes, tout comme leur pollen, peuvent transmettre cette résistance aux parcelles voisines.
Résistances simples ou multiples
Si une population d’adventices est résistante à seulement un mode d’action (ou groupe HRAC), il s’agit d’une résistance simple. Si la population est résistante à deux ou trois modes d’action différents, on parle alors de résistances double et triple.