Le conservatoire pour arbres fruitiers – qu’est-ce que c’est?

Nuklearstock Jungpflanze
Spitzenveredelung von Obstgehölz. Nach der Wärmebehandlung werden Spitzenveredelungen auf Sämlingsunterlagen angefertigt. Daraus entsteht ein neuer, gesunder Obstbaum für den Nuklearstock

Malgré ce que son nom allemand (Nuklearstock) pourrait laisser penser, le conservatoire des arbres fruitiers n’a rien à voir avec l’énergie nucléaire, avec des armes nucléaires ou avec la manipulation génétique. C’est un lieu d’archives ou une collection de variétés fruitières saines et exemptes de virus et de phytoplasmes. Le conservatoire abrite au moins une plante de toutes les variétés importantes pour la production suisse de fruits.

Au conservatoire il y a quatre conteneurs qu’on distingue.

Capacités du conservatoire d’Agroscope:  
variétés économiques max. 140 variétés
nouvelles variétés (numéros de sélection) max.   60 variétés
anciennes variétés (variétés PAN-RPGAA) max.   50 variétés
variétés privées max.     5 variétés
Total 255 variétés

Par conservatoire, on entend le lieu où est conservée la plus petite unité utilisée d’une variété admise à la certification. Le terme allemand «Nuklearstock» vient probablement du latin nucleus = noyau.

  • Allemand: Nuklearstock
  • Français: conservatoire
  • Italien: conservatorio
  • Anglais: nuclear stock

Les exigences posées au conservatoire sont définies dans le EPPO Standard «Schemes for the production of healthy plants for planting» (PM 4/27, 29 und 30): ainsi notamment l’absence d’insectes et de nématodes, les mesures d’hygiène générales, etc.

(EPPO = European and Mediterranean Plant Protection Organization www.eppo.org

Introduction des variétés fruitières dans le conservatoire Agroscope

Le conservatoire héberge actuellement 137 variétés de pommes (de Ariwa à Wehntaler Hagapfel), 31 variétés de poires, 34 variétés de cerises et 26 variétés de pruneaux, mais aussi 3 variétés de coings, 19 variétés d’abricots.

Le groupe variétés, un collège qui réunit trois représentants des Associations du JardinSuisse et FUS ainsi que trois représentants d’Agroscope, décide chaque année de l’introduction ou de l’élimination de variétés de fruits au conservatoire. Les demandes à ce sujet proviennent de pépinières, de cultivateurs, des amateurs de variétés et d’autres personnes intéressées aux arbres fruitiers. 

Avant d’être admise au conservatoire, une plante a déjà parcouru de nombreuses sélections et appréciations des variétés en milieu naturel et au stock, ainsi que des tests exemptes de virus et de phytoplasmes au laboratoire, en serre et dans la pépinière avec des plantes indicatrices. Les processus permettant d’identifier les maladies virales et phytoplasmales durent au moins trois ans pour les fruits à pépins et deux ans pour les fruits à noyau. En cas d’infection de maladies virales et phytoplasmales, un traitement à la chaleur permet d’éliminer les viroses et les phytoplasmoses dans la plante. Ce n’est qu’après un deuxième dépistage de virus ou de phytoplasmes négatifs et une vérification de l’identité de la variété que la plante pourra intégrer le conservatoire et servir de matériel de départ pour la multiplication d’arbres fruitiers reconnus et certifiés. Ce matériel initial est remis aux pépinières avec des parzelles de propagations des greffons afin de greffer les arbres fruitiers certifiés. Les instituts de cultures fruitières, les conservatoires et les pépinières de toutes les zones arboricoles du monde reçoivent du matériel initial du conservatoire suisse. 

Pourquoi Agroscope à Wädenswil entretient-il un conservatoire pour arbres fruitiers?

Avec ce conservatoire, Agroscope permet d’assurer le succès de l’arboriculture en Suisse. Il met à disposition et produit du matériel de multiplication fruitier sain, de variété identifiée, reconnue/certifiée. C’est le matériel de départ pour les arbres fruitiers certifiés. 

La maison de gaze

Les environ 250 variétés fruitières se trouvent dans une maison de gaze protégée des insectes et couvrant une surface grande comme la moitié d’un terrain de football. Le bâti de cette «maison de gaze» est une construction métallique qui, pendant la période de végétation (du printemps jusqu’à la fin de l’automne), est couverte d’un tissu synthétique léger et perméable et en plus protectée avec un filet contre la grêle. De cette façon le climat à l’intérieur est le même que celui à l’extérieur, seulement les insectes ne peuvent pas passer les mailles serrées du tissu et restent donc à l’extérieur. Le sas pour personnes à l’entrée remplit la même fonction. Pendant l’hiver, le tissu est enlevé du toit en raison du poids de la neige.

Le sol consiste en plusieurs couches séparées par du carrelage et profondes de 0,75 mètre. Chaque plante pousse dans son propre récipient rempli de terre stérile et placé dans de l’argile expansée (granulés d’hydroculture). Cette méthode évite que les racines ne pénètrent dans le sol et ne s’infectent au contact de nématodes.

Afin d’assurer la santé des plantes du conservatoire, chaque plante est périodiquement soumise à un diagnostic en laboratoire et à des tests en serre et est régulièrement renouvelée, c’est-à-dire que des nouvelles plantes seront greffées, qu’elles doivent de nouveau passer tous les tests exemptes de virus et de phytoplasmes.

A propos, des conservatoires semblables existent dans le plupart des zones arboricoles du monde. En Suisse, pour les fruits à pépins et les fruits à noyau, il n’existe que celui d’Agroscope à Wädenswil. Vous recevez d’autres informations sur le site: www.nuklearstock.agroscope.ch .

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Nuklearstock Gazehaus Glashaus
Conservatoire