Elevage

breeding_frame_lo_20190520

L’abeille mellifère fait partie intégrante de la faune suisse et est parfaitement adaptée aux conditions climatiques locales et est ainsi capable d’affronter un long hivernage et de se développer de manière saine durant la saison apicole.
L’abeille originelle au Nord des Alpes est Apis mellifera mellifera (abeille noire), et A. m. ligustica au Sud des Alpes. Dans les années 50, A. m. carnica est importée en masse de Slovénie et supplante en grande partie A. m. mellifera au Nord des Alpes. Différents groupement d’élevage travaillent sur l’amélioration des caractères apicoles comme la douceur, la tenue de cadre, l’essaimage réduit, la productivité et certains groupements considèrent également la pureté du type d’abeille.  

Or l’abeille est soumise à de multiples pressions : changement climatiques, pratiques agricoles, maladies et ravageurs parmi lesquels le Varroa représente l’acteur principal.
La lutte contre Varroa s’effectue actuellement en majeure partie par des mesures biotechniques et des traitements. Le mise en place d’un équilibre naturel entre le parasite (Varroa) et son hôte (l’abeille) permettrait de renoncer à ces interventions. Dans ce contexte, nos recherches sur le long terme s’orientent vers l’élevage et la sélection, ce qui constitue une approche élégante permettant d’allier divers avantages:
i) améliorer la résistance aux maladies et s’affranchir des problèmes de traitements de Varroa et des effets secondaires qui en découlent.
ii) Eviter une hécatombe importante d’une grande majorité des colonies telle qu’on pourrait craindre si on appliquait la sélection naturelle et qui aurait de lourdes conséquences pour la pollinisation.
iii) permettre la conservation de la biodiversité de l’abeille, constituant un réservoir génétique pour s’adapter aux défis des maladies et des changements climatiques du futur.

La sélection ne porte pas des fruits dans l’immédiat de manière visible, mais constitue une alternative très intéressante pour le futur.

Un travail de doctorat qui s’est terminé en juin 2017 s’est attelé à caractériser génétiquement l’abeille noire en Suisse et de développer des outils modernes pour s’assurer du type d’abeille avec laquelle on travaille.

Un travail de doctorat qui a débuté en 2017 actuellement en cours s’attache à identifier la présence de colonies naturellement résistantes au Varroa en utilisant des caractères phénotypiques quantifiables tels que le VSH, Varroa Sensitive Hygiene (Taux de Varroa retiré du couvain par les ouvrières) ou le pin-test (taux de comportement hygiénique mesuré par le retrait de couvain mort) ou par un nouveau test en cours de développement. Ce travail vise à vérifier que ces outils permettent de mesurer efficacement la tolérance au varroa sur le terrain, mais aussi à reconnaitre des marqueurs génétiques pour simplifier la sélection de cette tolérance.