Il circule tout seul dans les serres, durant la nuit, diffusant ses rayons UV-C sur les fraisiers. Ce robot novateur est actuellement testé par Agroscope chez un producteur de Suisse orientale. Il pourrait constituer une alternative intéressante aux produits phytosanitaires pour lutter contre l’oïdium.
Depuis peu, des robots émetteurs de rayons UV-C sont commercialisés afin de lutter contre l’oïdium. Agroscope a acquis l’un d’eux auprès de la firme néerlandaise Octiva, pour le tester sur fraisiers dans le cadre d’un projet porté par le Réseau de compétences Fruits et baies (partenariat Agroscope et Fruit Union). Le modèle «Lumion» est équipé de roues à pneus, ce qui permet son utilisation dans des abris qui ne sont pas équipés de rails. Ce modèle, unique en Suisse, se trouve actuellement en phase de test chez un producteur de baies.
Traitements nocturnes et autonomes
L’efficacité de «Lumion» sera testée tout au long de la saison 2024, à raison de deux à trois passages hebdomadaires selon la pression de l’oïdium. Celle-ci augmente en général vers la fin de la saison. Les passages ne nécessitent aucune intervention humaine et sont effectués de nuit, ce qui augmente l’efficacité des rayons UV-C. Le robot peut traiter 1 ha par passage nocturne.
L’efficacité du robot sera analysée en comparaison avec des parcelles non-traitées et des parcelles traitées avec des produits phytosanitaires.
Si tout se passe comme prévu, cette technique, qui ne laisse aucun résidu sur les fruits, pourra être recommandée à la pratique comme alternative à l’application de produits phytosanitaires. A noter que d’autres versions de ce robot peuvent être utilisées pour lutter contre l’oïdium des tomates et des concombres.
L’oïdium, principale maladie des fraisiers sous serre
L’oïdium est la principale maladie des fraises sous abris. Elle nécessite peu d’humidité pour se développer et exerce une pression croissante au courant de l’année. La récolte des baies en continu, tous les deux jours, empêche l’utilisation de la plupart des fongicides, à cause du délai d’attente entre le traitement et la récolte. Quant aux produits ne laissant pas de résidus, tels que le bicarbonate de potassium, ils doivent être appliqués au moins une fois par semaine.
