Au cours d’une visite sur le terrain, Agroscope a montré comment le compost affecte les sols cultivés et comment la qualité du sol peut être optimisée grâce à des outils pratiques. L’événement, organisé par Agroscope et le Landi Schneisingen, a suscité un grand intérêt parmi les agricultrices et les agriculteurs.
Environ septante personnes ont participé à la manifestation. Il s’agissait principalement d’agricultrices et d’agriculteurs, mais aussi d’expert-e-s de la filière du compost. Ils se sont rendus sur le site d’un essai en plein champ à Ehrendingen (AG) dans lequel Agroscope étudie depuis 2019 les effets du compost sur les sols cultivés. L’essai est soutenu par la Fondation Mercator Suisse.
Le compost améliore la qualité du sol, comme l’a montré une étude réalisée préalablement sur une cinquantaine d’exploitations. Cependant, de nombreux facteurs non contrôlables sont entrés en ligne de compte, comme les différences de qualité des composts utilisés et les facteurs pédoclimatiques. A présent, les effets du compost font l’objet d’une étude dans des conditions standardisées sur un champ à Ehrendingen.
Le sol peut-il être préparé pour résister à la sécheresse?
Cette année, l’essai a été étendu: certaines parcelles ont été inoculées avec des champignons mycorhiziens et protégées de la pluie pour simuler une sécheresse. «Notre objectif est de savoir si le sol est plus résistant à la sécheresse grâce au compost ou aux champignons mycorhiziens», explique Marcel van der Heijden d’Agroscope, qui dirige l’étude. «Les agriculteurs ont trouvé l’essai très intéressant et ont suggéré de le prolonger pour obtenir des résultats plus approfondis.»
L’observation réalisée dans le cadre d’autres essais selon laquelle l’inoculation du sol avec des champignons mycorhiziens pouvait augmenter les rendements a également suscité beaucoup d’intérêt. Les agriculteurs ont voulu savoir comment appliquer ces résultats dans la pratique. «Les champignons peuvent être introduits avec les semences», explique Marcel van der Heijden. «Mais la technique n’a pas encore été suffisamment étudiée pour pouvoir être appliquée à grande échelle.»
Comment estimer le bilan humique…
A d’autres stands, les visiteuses et les visiteurs ont pu se faire une idée des facteurs importants pour la santé des sols. Peter Weisskopf d’Agroscope a montré l’importance de la teneur en humus pour la fertilité du sol. Il a présenté le «calculateur du bilan humique». C’est un outil gratuit qui permet d’estimer le bilan humique de son propre sol et de trouver des pistes pour le rééquilibrer.
…et le risque de tassement
Le tassement constitue une menace majeure pour la santé des sols. Thomas Keller d’Agroscope a présenté l’application «Terranimo». Elle permet de calculer le risque de tassement du sol lors de l’utilisation de machines agricoles et comment le minimiser.
Par des exemples concrets, Thomas Kim de la Fenaco a montré l’impact des mesures de culture sur la betterave sucrière en 2021, et Andreas Distel du Centre agricole de Liebegg a présenté le projet PFLOPF dont objectif est de pouvoir optimiser l’utilisation de produits phytosanitaires grâce à l’agriculture de précision.
Pour Marcel van der Heijden, l’événement a été un succès, grâce notamment à la bonne collaboration avec le Landi Schneisingen sous la supervision de Karl Dillier. La participation du Landi a permis de toucher la pratique. Enfin, l’agriculteur Erich Frei a mis son exploitation à disposition pour héberger la soirée et les exposés. «L’échange avec la pratique a été très précieux», déclare Marcel van der Heijden. «Les discussions se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.»