La conduite de la vigne en haie favorise l’entretien du vignoble et la mécanisation des travaux. Le cisaillage des rameaux est une pratique courante et mécanisable, essentielle pour la gestion du feuillage. Cette pratique peut cependant influencer le développement des entre-coeurs, avec des conséquences sur l’état sanitaire des raisins, le rendement et la composition du moût à la vendange. Une étude, menée par Agroscope dans le vignoble de La Côte en Suisse, a comparé un cisaillage réalisé juste après floraison (fin juin) à un cisaillage tardif juste avant véraison (fin juillet) pendant quatre années consécutives. Les résultats montrent que l’impact des conditions climatiques de l’année a été dominant. Le cisaillage tardif a réduit la croissance des entre-coeurs et a modifié la composition des feuilles en réduisant la teneur en phosphore (−0,03 % m.s.) et en magnésium (−0,03 % m.s.); il a également diminué l’acidité totale (–0,4 g/l éq. tartrique) et augmenté le pH (+0,02) dans le moût, sans influencer l’accumulation des sucres solubles. Il n’a pas eu d’impact significatif sur le rendement ni sur la pourriture grise. Reporter le cisaillage contribue certaines années à limiter la croissance des entre-coeurs et à réduire l’entassement du feuillage lorsque la vigueur de la vigne est excessive. Cependant, l’intérêt physiologique et économique est faible et l’impact sur la composition du moût reste limité.