La certification du plant de pomme de terre est un processus de contrôle qui vise à garantir la qualité sanitaire des plants commercialisés. Cela est d’autant plus important car cette culture est sensible à de nombreux agents pathogènes. De plus, elle se multiplie de façon végétative et les tubercules produits sont replantés chaque année. Afin d’effectuer un suivi rigoureux de l’état sanitaire des lots, chaque parcelle de multiplication est contrôlée deux à trois fois pendant la culture. Le respect des normes est vérifié pour les organismes responsables des maladies de qualité (ORNQ), et une surveillance est faite pour les organismes de quarantaine. Les principales maladies de qualité sont causées par les virus de la mosaïque (PVY) et de l’enroulement (PLRV), par Phytophthora infestans (mildiou) et par Dickeya/Pectobacterium (jambe noire). Les infections par les virus PVY et PLRV pouvant se traduire par des pertes de rendement importantes, il est primordial de limiter leur dissémination. Un suivi des vols de pucerons, dont Brachycaudus helichrisi vecteur du PVY, est donc réalisé tout au long de la culture afin d’estimer la pression vectorielle. Enfin, des analyses virologiques par RT-qPCR ciblant ces deux virus sont effectuées à partir d’un échantillonnage de tubercules en fin de culture. La conformité des lots est ainsi vérifiée par rapport aux normes en vigueur (0.5%, 1.1% ou 10% de viroses selon la classe). L’ensemble de ces contrôles réalisés chaque année permettent d’avoir un suivi sur une quinzaine d’années en Suisse. C’est ainsi que le caractère exceptionnel des années 2019 à 2021 a été observé. Les années 2019 et 2020 se sont démarquées par une pression vectorielle très élevée et un taux de virose record, tandis qu’en 2021 de nombreux cas de jambe noire ont été répertoriés.