Conserver la lumière utile pour les légumes dans la serre tout en produisant de l'électricité. C'est ce que permet l'installation agri-photovoltaïque de la start-up Voltiris. Agroscope teste cette solution sur son site de Conthey dans les cultures maraichères particulièrement exigeantes en lumière.
Les solutions agri-photovoltaïques existantes capturent une partie de l'énergie du soleil et la transforment en électricité. Toutefois, les infrastructures des installations induisent un ombrage partiel incompatible avec la grande majorité des cultures maraichères cultivées sous serre. En effet, ces dernières ont besoin de beaucoup de lumière pour atteindre les rendements souhaités.
Filtrer les couleurs de la lumière utiles aux plantes
Comment concilier production énergétique et production agricole sous serre sans se faire concurrence ? La solution innovante développée par la start-up Voltiris et testée sur le site d’Agroscope à Conthey apporte une réponse à cette question. En effet, le dispositif filtre spectralement la lumière du soleil : les composantes de la lumière, c'est-à-dire les couleurs, dont les plantes ont besoin pour se développer, sont transmises à ces dernières tandis que les autres couleurs «non utiles» sont concentrées sur un petit module photovoltaïque pour produire de l'électricité. Ainsi, tout le spectre lumineux est utilisé.
L'utilisation sélective des couleurs pour la culture des légumes est déjà connue dans l'agriculture d'intérieur : les producteurs utilisent principalement des lumières LED rouges et bleues pour limiter leur consommation d'électricité.
Tracker le soleil en continu
La technologie testée chez Agroscope, installée sur les structures existantes des serres, engendre moins de 10% d’ombrage partiel. Par ailleurs, la production d’électricité est optimisée, les panneaux permettant un suivi continu et dynamique du soleil.
Cultures d’été et d’hiver
Le projet pilote a démarré ce printemps avec des cultures de tomates, poivrons et basilic. Il se poursuit cet hiver avec des salades. L’essai est financé par Innosuisse. Il vise à étudier l’impact de la solution de Voltiris sur la croissance, le développement et le rendement des différentes cultures installées. La HES-SO Valais évaluera et étudiera le bénéfice potentiel de la solution d'un point de vue énergétique.
Vers l’objectif de neutralité carbone des serres en 2050
La serriculture doit elle aussi entamer une transition vers des énergies plus «vertes». Cette technologie innovante contribue à atteindre l’objectif de neutralité carbone des serres en Suisse à l’horizon 2050, en favorisant notamment la production efficace d’énergie renouvelable.