Les bandes fleuries pour ennemis naturels portent leurs fruits

Reckenholz, 20.02.2017 - Ces prochaines semaines, il sera temps de semer les bandes fleuries pour les ennemis naturels. Sur des sites adaptés et avec un lit de semences bien préparé, les bandes fleuries pour ennemis naturels peuvent réduire efficacement les criocères dans les céréales et les pucerons dans les grandes cultures, comme le démontrent des études d’Agroscope. De nouveaux mélanges de semences sont disponibles dans le commerce. Les semences sont gratuites pour les cent premières bandes fleuries.

Le principe de la mise en place de bandes fleuries pour promouvoir les pollinisateurs est déjà connu. Les nouveaux mélanges de bandes fleuries pour ennemis naturels favorisent de manière ciblée l’installation et le développement des ennemis naturels, comme les coccinelles, les coléoptères ou les syrphes. A leur tour, ces derniers réduisent l’apparition de ravageurs dans les grandes cultures voisines. Des essais pratiques ont montré que les bandes fleuries pour ennemis naturels réduisaient les populations de pucerons de 77 pourcent dans les champs de pommes de terre, ce qui est impressionnant. Les dégâts subis par les cultures étaient eux aussi nettement moins importants. Les dommages causés par les criocères dans le blé d’automne diminuaient par exemple de quarante pourcent dans les parcelles avec bandes fleuries. Les populations de ravageurs comme les criocères des céréales et les pucerons des pommes de terre ont pu être maintenues en dessous du seuil de tolérance dans les essais pratiques d’Agroscope; ce qui permet aux agricultrices et aux agriculteurs d’économiser des traitements phytosanitaires grâce aux bandes fleuries. Leur efficacité est encore plus marquée lorsque les parcelles sont entourées d’éléments de paysage d’aspect naturel comme les jachères florales, les haies ou les praires extensives qui peuvent servir d’habitats aux ennemis naturels spécifiques aux cultures après la récolte et leur permettre d’hiverner. Les ennemis naturels sont attirés vers les cultures par l’abondance de fleurs des bandes fleuries. Toutefois pour que la surface de promotion de la biodiversité ne devienne pas un piège, l’emploi de produits phytosanitaires devrait être minimisé et leur application ciblée. Il est recommandé d’utiliser par exemple une protection contre les projections et des buses antidérive, mais aussi de tenir compte du vent.

Les semis d’avril sont prometteurs

L’idéal est de prévoir des bandes fleuries de trois à six mètres de large et de les placer au centre des parcelles. Les bandes doivent être semées avant le 15 mai pour qu’elles puissent être prises en compte dans les subventions de l’année en cours. L’expérience montre que ce sont les semis réalisés en avril qui donnent les meilleurs résultats. Les mélanges de semences autorisés par l’Office fédéral de l’agriculture pour 2017 sont disponibles dans le commerce. Les semences pour les cent premières bandes fleuries pour ennemis naturels sont offertes gratuitement par UFA Semences. (cf. encadré).

Pour le choix des parcelles, il est important d’éviter les surfaces qui présentent des problèmes d’adventices comme les rumex, les chardons et les liserons. Les sites ombragés aux sols compactés et détrempés ne conviennent pas non plus pour les bandes fleuries. Celles-ci ont besoin d’un lit de semences propre, bien tassé et pas trop fin. Sur les petites surfaces, il est possible de semer à la main. Sur les surfaces plus importantes, il est préférable de semer avec un semoir pneumatique. Il est conseillé d’éviter le semis en ligne pour que les espèces végétales dont les semences sont très petites puissent également germer. Il est recommandé de bien tasser le sol après le semis. Si possible, il est préférable de ne pas utiliser un rouleau lisse car sinon, en cas de précipitations, le risque de battance est plus important.

Une nourriture variée pour les ennemis naturels

Dans les premiers temps, il faut se montrer patient: de nombreuses espèces du mélange ne germent que quelques semaines après le semis. Malgré tout, dès fin mai, le peuplement végétal est varié et constitue une offre de nourriture abondante, notamment pour les ennemis naturels. Au début de l’été, c’est en général le sarrasin qui domine. Une fois qu’il a rempli son rôle de culture de couverture à levée rapide et à floraison précoce, il flétrit au milieu de l’été et laisse place aux fleurs sauvages dont la vigueur au départ était plus lente. De cette manière, la bande fleurie a un aspect toujours différent.  

La surface devrait être contrôlée, notamment dans les premières semaines qui suivent le semis, pour vérifier la présence d’adventices problématiques, comme les rumex et les chardons. Ces mauvaises herbes devraient être éliminées mécaniquement. Il est certes autorisé de procéder à une coupe de nettoyage, mais celle-ci devrait néanmoins être évitée car elle s’avère néfaste autant pour la plupart des plantes que pour les animaux. Selon la culture qui suit, la bande fleurie peut être laissée en place jusqu’au printemps suivant. Le produit de la coupe de la bande fleurie peut être laissé sur place après la récolte ou être enfoui directement dans le sol avec le labour du reste de la parcelle. Un questionnaire est remis aux agricultrices et aux agriculteurs en même temps que les semences. Les chercheurs-euses ont en effet besoin des retours de la pratique pour poursuivre le développement des semences.

Bandes fleuries pour pollinisateurs et autres organismes utiles

Depuis 2015, les agricultrices et les agriculteurs peuvent mettre en place des «bandes fleuries pour les pollinisateurs et les autres organismes utiles» à titre de surface de promotion de la biodiversité (SPB) pour la compensation écologique. Via la plateforme «Habitats fleuris», Agroscope coordonne le développement de biotopes fleuris dans le paysage agricole, en collaboration avec ses partenaires, le FiBL, la HAFL et l’USP.

En 2017, cinq mélanges de semences pour bandes fleuries ont été autorisés pour les surfaces de promotion de la biodiversité (SPB):

Bandes fleuries SPB pour ennemis naturels (semis de printemps), nouveau*

Bandes fleuries SPB pour ennemis naturels (semis d’automne), nouveau*

Bandes fleuries SPB pour pollinisateurs 1 (rapide), anciennement: SHL Plus

Bandes fleuries SPB pour pollinisateurs 2 (riche), anciennement: pollinisateurs printemps

Bandes fleuries SPB pour ennemis naturels (culture du chou)

Mélanges de semences SPB pour 2017, cf. Newsletter OFAG du 17 janvier 2017: Link

*Les semences des cent premières bandes fleuries sont gracieusement mises à disposition par UFA Semences. Les personnes intéressées sont priées de s’adresser directement à Agroscope: stephan.bosshart@agroscope.admin.ch; tél. +41 (0)58 468 72 36

Informations complémentaires:

https://www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home/publications/agroscope-magazine-en-ligne-et-rapport-annuel/ausgabe-3/les-bandes-fleuries-limitent-ravageurs%20.html


Adresse pour l'envoi de questions

Katja Jacot Ammann, Groupe de recherche Paysages agricoles et biodiversité
Agroscope
Reckenholzstrasse 191, 8046 Zurich, Suisse
katja.jacot@agroscope.admin.ch
+41 (0)58 468 72 13

Carole Enz, Service Médias
Agroscope
Reckenholzstrasse 191, 8046 Zurich, Suisse
carole.enz@agroscope.admin.ch
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