«La protection phytosanitaire bio est un sujet inconfortable»
Le 23 novembre 2018, des représentants et représentantes de la recherche biologique suisse et de la pratique se sont réunis dans le cadre de la Conférence sur la recherche biologique du Forum national de la recherche biologique (FNRB) pour discuter de questions urgentes et des nouveaux résultats de la recherche en matière de protection phytosanitaire biologique.
En raison de la forte pression politique et sociale qui pèse sur les produits phytosanitaires chimiques de synthèse, les solutions biologiques pour la protection des cultures prennent de plus en plus d’importance. La conférence a été ouverte par des présentations d’Urs Niggli (FiBL), Eva Reinhard (Agroscope) et Alexandra Brand (responsable de la durabilité chez Syngenta). Des chercheurs et chercheuses d’Agroscope, du FiBL et de la ZHAW ont proposé de nouvelles approches pour la protection phytosanitaire biologique à l’avenir.
Les mesures préventives et les mesures culturales (indirectes) devraient être encore davantage prises en compte et étudiées. Un sol sain est la base indispensable pour des cultures saines. Les systèmes multifonctionnels doivent être davantage pris en considération: la taille des arbres, la fertilisation et la flore adventice ont une influence majeure sur la dynamique des populations de ravageurs et d’organismes utiles. Dans le domaine de la sélection, on parle de la sélection des résistances, mais les caractéristiques variétales présentent également un potentiel qui reste à exploiter. Certaines facilitent par exemple la lutte mécanique contre les mauvaises herbes ou augmentent la biodiversité.
Cependant, à l’avenir non plus, l’agriculture ne pourra pas s’en sortir sans mesures directes de protection phytosanitaire. Il est donc d’autant plus important que la procédure d’autorisation soit adaptée en fonction des risques de la substance active afin de faire progresser les PME qui travaillent à la production de produits phytosanitaires biologiques.
La Taskforce Drosophila a été mentionnée à plusieurs reprises lors de la conférence. Il s’agit d’un excellent exemple de collaboration entre les filières, la vulgarisation et la recherche intersectorielle, qui montre comment les problèmes de protection phytosanitaire pourraient être traités à l’avenir.
La conférence a été complétée par des posters présentés par diverses institutions de recherche suisses.