En 1966, la Commission romande des fumures avait publié des normes qui ont été très largement utilisées dans la pratique. La spécialisation qui se manifeste de plus en plus dans l’agriculture exige aujourd’hui des directives qui permettent de mieux tenir compte du cas particulier de chaque exploitation. Les amendements organiques peuvent varier considérablement d’une ferme à l'autre; il doit en résulter des incidences marquées sur l'importance des fumures minérales. En 1972, les Stations fédérales de recherches agronomiques de Reckenholz, Liebefeld et Lausanne publiaient de nouvelles directives de fumure. La Station de Lausanne se réservait toutefois la possibilité de nuancer quelque peu ces directives, compte tenu des conditions particulières de la Suisse romande. En 1974, MM. Rod et Ryser, de la Station fédérale de recherches agronomiques de Lausanne, présentaient à la Commission romande un document de base sur les principes d’une fumure dirigée et contrôlée. Se basant sur les données de ces publications et en tenant compte également des résultats d'essais de fumure réalisés en Suisse romande, principalement en ce qui concerne l'azote, la Commission romande des fumures a préparé à l'usage du praticien des normes destinées à remplacer celles de 1966; ces nouvelles directives permettent de nuancer la fumure minérale en fonction de divers facteurs dont, en particulier, la richesse du sol, la nature de la culture et l'importance des amendements organiques. Certaines simplifications ont été admises par rapport aux données de base. Celles-ci ne devraient, en principe, pas avoir de conséquences sur le plan pratique, vu que le sol peut facilement corriger, par les mouvements de ses propres réserves en éléments fertilisants, les petites imperfections du système adopté, quI se situent d'ailleurs principalement au niveau de la fumure annuelle et non au niveau du bilan de fumure calculé sur un cycle de rotation. La Commission a préféré ces quelques simplifications plutôt que de préparer un document qui resterait très théorique parce que trop complexe pour être appliqué. Basées sur les connaissances actuelles en matière de fertilisation, les normes proposées doivent permettre un entretien rationnel d'un bon niveau de fertiIIté du sol. En s'efforçant de maintenir cet état par la restitution sous forme organique ou minérale des éléments prélevés par les cultures, ces directives répondent également aux exigences de la protection de l'environnement et de la santé publique.