L’objectif de cette étude était de tester une stratégie d’alimentation de précision de la truie en gestation en comparaison d’apports fixes sur son statut phosphocalcique et ses performances. Pour ce faire, 120 truies ont été suivies sur deux parités afin d’étudier les effets de trois traitements alimentaires : 1) canadien (CAN ; 0,32 % de phosphore (P) digestible ; 0,83 % de calcium (Ca)), 2) européen (EU ; 0,25 % de P digestible ; 0,68 % de Ca) et 3) précision (PR ; de 0,15 % à 0,32 % de P digestible ; de 0,46 % à 0,83 % de Ca). Le statut phosphocalcique, étudié pendant les deux cycles aux 30ème et 90ème ou 110ème jours de gestation, a été mesuré par la méthode de collecte urinaire totale sur 24h par cathéter et par des analyses sanguines. Les performances zootechniques en lactation, le Ca et le P sériques étaient similaires entre les traitements. Néanmoins, durant le 1er cycle étudié, les truies PR excrétaient plus de P via l’urine que CAN (+63 % ; P-value < 0,05) bien qu’elles avaient reçu deux fois moins de P digestible. Le Ca urinaire était plus faible dans PR que CAN (-27 %) conduisant à un ratio Ca : P urinaire plus faible pour PR (0,46 vs. 1,08 ; P-value < 0,05) indiquant que le Ca était limitant pour le dépôt osseux des PR. Ce résultat montre l’importance de l’équilibre phosphocalcique pour la rétention osseuse. A l’inverse, au 2ème cycle étudié, les truies PR excrétaient peu de P et de Ca au 30ème jour de gestation. Ainsi, le traitement PR semblait se rapprocher du besoin phosphocalcique de la truie. Ces résultats montrent le potentiel d’abaisser le niveau de formulation en P digestible.