Principalement stockés dans l’os, le phosphore (P) et le calcium (Ca) sont mobilisables pour subvenir au fort besoin phosphocalcique des truies durant la lactation. Ce flux, non négligeable et non pris en compte dans les modèles actuels, a été quantifié chez 24 truies primipares nourries à différents niveaux alimentaires de P et de Ca. Ainsi, une nouvelle approche mécaniste a été développée pour simuler la dynamique de rétention et d'utilisation des réserves corporelles de P et de Ca pendant la lactation incluant un compartiment osseux. Le modèle comprend trois sous-modules 1) le sous-module de digestion qui prédit la quantité de minéraux absorbée, 2) le sous-module de croissance et mobilisation des tissus-mous, et 3) le sous-module des cendres corporelles qui simule la répartition du Ca et du P absorbés dans les compartiments osseux, laitier, protéique et lipidique, ainsi que les pertes urinaires. La sortie du modèle est la mobilisation osseuse en P et en Ca à l’issue de la lactation. Le modèle sous-estime la mobilisation osseuse de P (prédit = -72,95 + 0,973 observé ; racine de l’erreur quadratique moyenne de prédiction (RMSPE) : 71% ; erreur de tendance centrale (ECT) : 87% ; erreur de régression (ER) : 1% ; erreur de bruit (EB) : 11%), et la mobilisation osseuse de Ca (prédit = -117,8 + 0,813 observé ; RMSPE : 72% ; ECT : 84% ; ER : 1% ; EB : 15%). Plusieurs hypothèses pourraient expliquer une partie de l’erreur de prédiction et restent à confirmer, soit une surestimation des quantités absorbées, une déminéralisation obligatoire en lactation ou une sous-estimation de la quantité de P sécrétée dans le lait.