La diversité floristique des forêts tropicales humides joue un rôle majeur dans l’évaluation de la santé de l’écosystème. À Ngwei (Cameroun), les forêts subissent des dégradations dues à l’élaeiculture et la composition floristique dans les différentes strates reste largement inconnue. Cette étude évalue le potentiel floristique du sous-bois des agrosystèmes des palmiers à huile (Elaeis guineensis). L’inventaire floristique est basé sur la méthode des quadrats de 50 m x 50 m disposés aléatoirement dans 23 palmeraies âgées entre 0 à 40 ans et 5 forêts utilisées comme références. La conversion des écosystèmes forestiers en agrosystèmes élaeicoles montre que les richesses spécifiques des palmeraies sont très variables et qu’un nombre élevé d’espèces peut être atteint déjà dans des plantations jeunes, rivalisant ainsi avec des plantations plus âgées. La supériorité des indices de diversité de Simpson (0,99) et αFicher (79,86) dans les palmeraies par rapport aux forêts (0,96 et 23,64 respectivement) montre que le sous-bois de la palmeraie est très diversifié. Les forêts échantillonnées présentent 1744 individus appartenant à 102 espèces. Cependant, 2898 individus inclus dans 289 espèces ont été inventoriés dans les palmeraies. Les palmeraies juvéniles sont plus riches en thérophytes, géophytes et chaméphytes, tandis que les forêts sont riches en phanérophytes dressés. Les vieilles palmeraies sont colonisées par les phanérophytes et plusieurs espèces ligneuses menacées d’extinction à différents niveaux selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Les palmeraies de Ngwei disposent ainsi de ressources floristiques dans leurs sous-bois qui permettent d’entrevoir un potentiel de restauration post-cultural.