Dans le contexte d’une alimentation minérale visant une efficacité d’utilisation maximale du phosphore (P), l’objectif de cette étude était d’évaluer la capacité des truies primipares à compenser, lors de la gestation suivante, un déficit de minéralisation osseuse durant la lactation, dû à un apport faible en calcium (Ca) et en P. Le contenu minéral osseux (CMO) du corps entier de 24 truies primipares a été mesuré par absorptiométrie aux rayons X (DXA) à 2, 14, 26, 66 et 106 jours après la mise-bas. Quatre aliments de lactation étaient formulés pour couvrir les besoins nutritionnels, excepté en Ca et en P digestible (P dig) : témoin sans phytase (100 ; 3,0 g de P dig, 9,9 g de Ca /kg), carencé à 25 % sans phytase (75 ; 2,3 g de P dig, 8,3 g de Ca /kg), carencé à 50 % sans phytase (50 ; 1,5 g de P dig, 6,0 g de Ca /kg), carencé à 50 % avec phytase (50+Phyt ; 3,0 g de P dig, 7,6 g de Ca /kg). L’aliment de gestation était formulé pour couvrir les besoins nutritionnels en Ca et en P dig (2,6 g de P dig, 8,2 g de Ca /kg). Pendant la lactation, le CMO (en g/kg de poids vif, PV) tendait à être plus faible pour les truies du traitement 50 comparé au traitement 100 (effet linéaire x temps quadratique, P = 0,05). Pendant la gestation, le CMO (en g et en g/kg PV) était similaire pour les traitements alimentaires. Ainsi, les truies du traitement 50 ont réussi à rattraper leur déminéralisation osseuse pendant la gestation. Le CMO (en g et en g/kg PV) était similaire pour les traitements 100 et 50+Phyt durant toute la période expérimentale (effet phytase, P > 0,05). Ces résultats montrent le potentiel de réduction du P dans l’aliment de lactation sans modifier les performances de portée et met en avant la capacité des truies primipares à mobiliser les réserves minérales osseuses durant la lactation et à les récupérer pendant la gestation qui suit.