Créée en 1890, la «Deutschschweizerische Versuchsstation für Obst-, Wein- und Gartenbau» est à l'origine de la station fédérale de recherches agronomiques de Wädenswil. Son premier directeur, Hermann Müller-Thurgau, est un pionnier de la sélection viticole et y apporta son «numéro 58», cépage devenu célèbre sous le nom de Riesling-Silvaner, mais plus communément appelé Müller-Thurgau à l’étranger – la première nouvelle variété de cépage sélectionnée scientifiquement. Une équipe de chercheurs autrichiens a découvert en 1998, en procédant à des analyses de génétique moléculaire, que le croisement original n’était pas Riesling x Silvaner, mais Riesling x Madeleine Royal. On n’a par contre jamais pu découvrir les causes de cette «confusion». Le fait est que cela donne plus de poids à l’autre appellation du cépage, le Müller-Thurgau. Durant les prochaines 110 ans, la station de recherche, 1968 devenue une station fédérale, est devenue un institut de renommée mondiale.
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Historique du Château de Wädenswil
Article de Sybille Zollinger tiré du Zürichseezeitung du 12 août 2000
Le Château de Wädenswil était autrefois la résidence des baillis. Aujourd’hui, il est devenu un bastion de la recherche de pointe. Dans son ouvrage, l’historien Peter Ziegler consacre 75 pages à l’histoire mouvementée du château.
Le Château de Wädenswil n’est pas uniquement un institut de recherche établi dans les domaines de la culture fruitière, la viticulture et l’horticulture. Si vous vous promenez dans le complexe, vous ressentirez l’odeur de l’histoire, ce qui contraste avec le travail de recherche orienté vers l’avenir qui s’effectue derrière les portes des vieux bâtiments.
Peter Ziegler a suivi cette «senteur» dans son livre «Schloss Wädenswil - Vom Sitz der Landvögte zur Eidgenössischen Forschungsanstalt». La première partie, la plus complète, est consacrée par l’historien aux débuts du château et à ses habitants les baillis. La deuxième partie, qui comprend une perspective historique de l’art, porte sur l’histoire architecturale du château. Enfin, la troisième partie documente l’origine et le développement de l’institut de recherche et se termine par un regard vers l’avenir.
250 ans en tant que baillage
Au XVIe siècle, le Conseil de Zurich a pu renforcer sa position sur la rive supérieure gauche du lac de Zurich aux dépens de l’Ordre de Saint-Jean. Zurich acquit la commanderie de Wädenswil et l’a incorporée dans la ville-État en tant que baillage. Comme Schwyz et Glaris craignaient que Wädenswil puisse servir de point de départ à des actions guerrières, il fallut détruire le château fort. Le château près du village a été construit pour le remplacer. Pendant 250 ans, les baillis ont régné ensuite depuis cet emplacement. Le baillage de Wädenswil a été très populaire auprès des candidats issus de la classe supérieure zurichoise.
Wädenswil comme bastion de formation
Considéré comme un tremplin de carrière, prometteur de richesse et conférant du prestige, il était également facile d’accès en bateau depuis Zurich. Enfin, les «Wedenschwyler» étaient considérés comme de joyeux drilles.
Après la Révolution helvétique de 1798 et la fin du baillage, le château a été classé bien national et loué à la commune de Wädenswil. Pendant deux ans, il a abrité un internat pour garçons, mais le projet a échoué. 1804 a constitué un événement marquant dans l’histoire du château lorsque des fauteurs de troubles ont mis le feu au bâtiment principal et que l’édifice étatique a été complètement détruit. L’évènement a eu un effet de signal pour le «Bockenkrieg», un soulèvement de paysans contre le gouvernement zurichois conservateur. En 1816, le célèbre architecte zurichois Hans Conrad Stadler débuta la construction de l’actuel château de style classique.
Naissance de la station d’essais
Après avoir été pendant des années aux mains de privés, la «Deutschschweizerische Versuchsstation für Obst-, Wein- und Gartenbau» vit le jour en 1890. Son premier directeur Hermann Müller-Thurgau devint une célébrité par la suite. Il est considéré comme le pionnier le plus important de la botanique appliquée. On lui doit les premiers croisements scientifiques de cépages parmi lesquels le cépage Riesling x Sylvaner dont est tiré le vin blanc du même nom. Dans les années 1990, des analyses génétiques ont montré que Müller-Thurgau s’était trompé. En effet, au lieu de croiser le cépage Sylvaner avec celui du Riesling, il l’a croisé avec le cépage «Königliche Magdalena» (Madeleine royale).
Au cours des 110 années suivantes et jusqu’à aujourd’hui, la station de recherche, qui prit en 1968 le nom de «Station de recherche fédérale», se développa en une institution mondialement réputée. L’ouvrage de Ziegler représente non seulement une description minutieuse de 500 ans d’histoire du château à tous points de vue, mais également un ancrage réussi et rafraîchissant dans des conditions régionales et nationales. Il est agréable à lire et n’est pas uniquement destiné aux «amateurs de châteaux», mais aussi à un large public.
Le livre «Schloss Wädenswil» de Peter Ziegler a été publié en août 2000. Il coûte 36 francs et peut être commandé auprès de l’éditeur Stutz Druck AG, 8820 Wädenswil www.stutz-druck.ch
Le 1er janvier 2014, toutes les stations de recherches se sont regroupées sous le nom d’Agroscope. Agroscope est devenu le centre de compétences de la Confédération pour la recherche agronomique et alimentaire, organisé en quatre instituts sous la direction d’un chef Agroscope (CEO). Un Conseil Agroscope chargé de définir l’orientation stratégique a également été mis en place.
En 2016 la réforme se poursuit et la structure d’Agroscope se simplifie. Le 1er janvier 2017, les quatre instituts et les 19 divisions de recherche ont été supprimés. Les prestations de recherche et les tâches légales d’Agroscope sont assurées par 10 unités nouvellement créées – trois domaines de compétences pour la technologie de recherche et le transfert de connaissances ainsi que de sept domaines stratégiques de recherche. Cela permet le rapprochement de la direction opérationnelle et des collaborateurs. L’objectif est d’atteindre une plus grande efficience et flexibilité dans l’accomplissement des tâches principales de l’établissement de recherche en économie agricole et agroalimentaire. Cela permet aussi la définition d’un portefeuille de prestations clair.
Une unité trouve sa base à Wädenswil: Plantes et produits d’origine végétale.