La gestion raisonnée de la nutrition azotée de la vigne est cruciale pour la production durable de raisins et la qualité des vins. Les pratiques culturales dans nos vignobles évoluent progressivement vers une fertilisation réduite et davantage d’enherbement des sols, accentuant la concurrence azotée pour la vigne. La carence en azote du moût à la vendange est un problème fréquent lors de la vinification, surtout pour les vins blancs et rosés. Une étude conduite par Agroscope sur chardonnay et sauvignon blanc confirme que l’apport d’azote foliaire à la véraison augmente la concentration en azote assimilable des moûts, avec peu d’influence sur la vigueur de la vigne, dans le but de prévenir les risques de fermentation languissante et de déviation organoleptique des vins. Cependant, l’impact dépend du niveau initial de carence en azote de la plante: l’apport d’azote foliaire a été efficace pour améliorer la qualité des vins issus de vignes modérément carencées en azote, mais n’a pas suffi en cas de carence sévère. Dans ce deuxième cas, le niveau d’azote assimilable dans le moût est resté inférieur au seuil critique de 140 mg N/L malgré la fertilisation et la qualité du vin n’a pas été améliorée de manière significative. Les seuils de carence en azote assimilable établis pour les moûts de chasselas ont pu être validés pour le chardonnay: le niveau d’azote assimilable est considéré comme très faible en dessous de 140 mg g/L de moût, faible entre 140 et 200 mg N/L et correct au-dessus de 200 mg N/L. Ces seuils doivent être confirmés pour le sauvignon blanc dans le contexte de cette étude.