La sélection de truies hyperprolifiques a conduit à une inadéquation entre le nombre de fœtus et la capacité utérine. Il en résulte une altération du développement placentaire et un retard de développement de certains fœtus. Les porcelets présentant un retard de croissance intra-utérin (RCIU) présentent des risques de mortalité et de morbidité précoces plus importants, une croissance réduite et des caractéristiques de qualité de carcasse et de viande altérées. Une des méthodes diagnostiques de ces RCIU est basée sur l’appréciation de la morphologie de la tête (Hansen, 2019). L’objectif de cette étude est d’évaluer la subjectivité de cette méthode de classification et de déterminer l’impact du score sur la santé et les performances des porcelets. Dans cette étude, des investigateurs novices et des experts ont scoré 916 photos (profil) de porcelets nouveau-nés suivant une échelle de 1 (normal) à 3 (retardé) d’après la forme de la tête. L’influence de ces scores sur la santé, la croissance et la survie des porcelets jusqu’à 42 jours après la naissance a été testée. Si la moyenne des scores des novices est supérieure à celle des experts (p<0,001), l’expérience de l’investigateur n’a pas d’impact sur la prédiction de la croissance. Le score est corrélé à la croissance des porcelets (p<0,001) avec une différence de 1,75 kg au sevrage entre les scores 1 et 3. Un score élevé diminue la probabilité de survie des cochons de 10 % durant les 10 premiers jours de vie (p<0,001). Cependant, les porcelets RCIU ne subissent pas plus de traitements que les autres. Un nouveau paramètre combinant le poids de naissance et le score est en cours d’évaluation pour améliorer l’identification des RCIU.