Cet article fait le point sur les connaissances relatives aux besoins nutritionnels des porcs mâles non castrés chirurgicalement, dans la perspective de favoriser leur potentiel pour une meilleure efficience alimentaire, tout en veillant à maintenir un faible risque d’odeurs de verrat et à préserver les qualités de la carcasse et de la viande. Les raisons pour lesquelles une alimentation à volonté des mâles entiers, avec des aliments plus concentrés en acides aminés, doit être privilégiée, sont présentées, notamment pour optimiser leur potentiel de développement de la masse protéique. Elles s’appliquent également aux porcs mâles immuno-castrés, qui peuvent être nourris comme les mâles entiers jusqu’à la deuxième vaccination. Au-delà, leurs besoins en acides aminés essentiels sont nettement inférieurs à ceux des mâles entiers. Le risque d’odeur de verrat de la viande étant un problème crucial à maîtriser dans la production de mâles entiers, les impacts de l’incorporation de divers ingrédients alimentaires susceptibles de réduire les teneurs en scatol et indole sont discutés, tant pour ce qui concerne leur efficacité que les mécanismes mis en oeuvre. Avec une très faible adiposité de carcasse, les mâles entiers présentent, d’une part, une teneur en lipides intramusculaires inférieure à celle des femelles et des mâles castrés chirurgicalement, qui pénalise la qualité organoleptique de la viande et, d’autre part, un tissu adipeux dont les acides gras peuvent être fortement insaturés, ce qui modifie l’aptitude technologique au séchage des produits.