Faire face aux ravageurs, aux maladies, au réchauffement, préserver l’environnement: chaque mois, Terre&Nature se penche sur les solutions proposées par les chercheurs aux défis complexes posés à l’agriculture. On l’a signalé dès 2014 dans le Piémont (I), trois ans plus tard au sud du Tessin; en 2020, de nouvelles observations dans le Sottoceneri (TI) prouvent que le scarabée japonais s’est établi en Suisse et que son éradication est désormais impossible. Or, Popillia japonica est redoutable: les adultes se rassemblent en grappes sur les plantes hôtes (plus de 300, dont vigne, maïs, soja, pommier ou framboisier, mais aussi plusieurs espèces d’arbres, de graminées, etc.) pour en dévorer feuilles, fleurs et fruits. Et sous terre, les larves – jusqu’à 400 au mètre carré – endommagent les racines au point de créer des zones brunes dans les prairies. Le transport fortuit par la route ou le rail rendant inefficient l’obstacle naturel constitué par les Alpes, l’Office fédéral de l’agriculture anticipe le désastre et déclare la bestiole organisme de quarantaine. Parallèlement, le projet IPM-Popillia financé par l’Union européenne est mis sur pied, impliquant la Suisse et 5 pays. But: placer le fléau sous surveillance, lutter contre lui et éviter les dommages aux cultures. L’occasion est unique: contrairement à Drosophila suzukii, par exemple, l’envahisseur n’est encore présent qu’en Italie et au Tessin. Chercheur à Agroscope, Giselher Grabenweger est nommé coordinateur du programme.