3ème journée nationale Drosophila suzukii

La journée nationale Drosophila suzukii permet aux spécialistes de la recherche, du monde académique et de la production de se retrouver et d’échanger des dernières actualités concernant ce ravageur.

Ces échanges sont également essentiels pour la poursuite des recherches au sein d’Agroscope.

Plus de 80 spécialistes de la recherche, du monde académique et de la production horticole se sont retrouvés à Changins pour participer à cette 3ème journée nationale.

Le matin, quatre exposés en plenum ont abordé des aspects de la recherche appliquée, de la recherche fondamentale et la vision du commerce face à ce nouveau ravageur des cultures fruitières.

En introduction, Alain Gaume a accueilli les participants en rappelant que l’approche innovatrice adoptée avec la Task Force portait ses fruits et que cette journée consacré à la mouche suzukii devait permettre de cibler les efforts et d’intensifier les collaborations. 

Dominique Mazzi, responsable de la Task Force Drosophila suzukii à Agroscope a ouvert la session du matin en présentant les recherches effectuées par Agroscope et le FiBL. 

Patricia Gibert du CNRS de Lyon a ensuite présenté des aspects importants de la recherche en laboratoire qui pourront à l’avenir être utilisés dans la pratique. Des techniques telles que le lâcher de mâles stériles (SIT) ou de mâles incompatibles (IIT) avec les femelles pourraient être envisagés comme moyens de lutte même si beaucoup d’obstacles techniques restent encore à franchir. 

Georg Bregy de la Fruit Union Suisse a évoqué les aspects commerciaux de branche en lien avec Drosophila s. En termes de communication, la difficulté pour la filière fruit est de trouver le juste équilibre entre l’information nécessaire aux producteurs pour gérer leurs situations et le besoin de projeter une image positive des fruits auprès des consommateurs. En effet, les stratégies de lutte actuelle ne peuvent pas garantir l’absence de larve alors que les consommateurs ne sont pas prêts à tolérer des parasites dans les fruits. 

Dans le cadre du mandat délivré par l’OFAG pour développer et mettre en pratique des stratégies de lutte contre D.suzukii, une partie du budget a été allouée de manière compétitive à des projets externes. Six projets ont reçu un financement et ont été présentés sous la forme de courts exposés à ce rencontre. Les participants ont également pu prendre connaissance de 20 posters présentés. 

L’après-midi les participants se sont répartis en 4 groupes consacrés à l’arboriculture, la vigne, les petits fruits et la production biologique. Ces ateliers avaient pour but d’échanger les expériences et de réfléchir aux meilleures stratégies ainsi qu’aux axes de recherche à approfondir. 

  1. L’atelier sur les petits fruits a relevé que les années d’expériences et les recherches permettent de mieux gérer la problématique. Parmi les différentes mesures, la distance entre les cultures favorise la bonne aération et permet de réduire l’attractivité pour D. suzukii.
  2. En arboriculture, il a été relevé que la collaboration entre les différentes institutions s’était intensifiée et fonctionnait de manière efficace. Les variétés tardives sont plus touchées que les variétés précoces. Au niveau de la recherche, il s’agirait de mieux comprendre les risques liés aux plantes sauvages.
  3. En viticulture, le réseau de monitoring bien développé et les données collectées sur plusieurs années ont montré que cette culture était peu attaquée par D. suzukii. Malgré cela, ce sujet reçoit un écho médiatique important, voire disproportionné en comparaison des dommages constatés en arboriculture et dans les petits fruits. Ce constat positif en viticulture se vérifie aussi à l’étranger.
  4. En agriculture biologique, de nombreuses questions restent ouvertes notamment sur l’écologie et l’hivernation de cet insecte, et la difficulté de concilier arrosage et milieu sec dans les cultures. Une proposition a été faite pour élaborer une fiche technique à l’attention des jardiniers privés.  

Cette journée a permis des échanges fructueux et des constats utiles à la poursuite des recherches. Les participants sont repartis inspirés, avec de nouvelles connaissances et de nouveaux contacts.