Le réchauffement climatique a également un impact sur les insectes nuisibles. On s'attend par exemple à ce que la carpocapse des pommes produise trois générations par année en raison du prolongement de la période de chaleur. Par conséquent, il est impératif d’adapter les stratégies de lutte. Concrètement, les modèles de pronostic doivent être ajustés et étendus et des systèmes d’alerte précoce doivent être mis en place. Il s’agit de se baser sur des mesures préventives et un spectre suffisant de principes actifs pour garantir une protection phytosanitaire efficace, flexible et durable, adaptée à chaque situation.
Cette année, en juin, le scarabée japonais (Popillia japonica) a été identifié pour la première fois en Suisse au Tessin. Cet insecte est considéré comme un organisme de quarantaine et implique une lutte obligatoire. Des chercheurs d’Agroscope testent actuellement si le ravageur peut être canalisé par les mêmes champignons que ceux utilisés contre le hanneton commun et le hanneton de la St-Jean. Les premiers essais sont très prometteurs.
En collaboration avec l’Institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL, l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL et l’EPFZ, Agroscope étudie les conséquences que pourrait avoir le changement climatique sur les organismes nuisibles dans l’agriculture. La modélisation du développement et de la propagation des ravageurs ainsi que la phénologie des principales plantes cultivées importantes sont au cœur de ce travail. Les travaux reposent sur les dernières séries climatologiques et les derniers scénarios climatiques.
Ces travaux de recherche ont lieu dans le cadre du réseau dédié aux services climatologiques, le « National Centre for Climate Services NCCS ». Ce réseau a été créé à l’automne 2015 et a pour but de mettre à disposition des informations et des données sur le climat passé, actuel et futur et ses conséquences. Dans la perspective des répercussions que pourra avoir le changement climatique pour notre société, les services climatologiques devront aider les pouvoirs publics, les responsables politiques et l’économie à identifier les risques et les opportunités liés au climat.