Les hauts rendements de l'agriculture moderne sont le fruit de l'emploi ciblé d'engrais minéraux et de produits chimiques servant à lutter contre les ravageurs. Nombre de ces produits étant fabriqués à partir de ressources non renouvelables ou étant nocifs pour l'environnement, l'agriculture de la prochaine génération se doit de trouver des solutions alternatives et durables qui permettent de maintenir des rendements élevés tout en réduisant l'utilisation des engrais et des produits phytosanitaires. Une solution consiste à favoriser le soutien ciblé que peuvent apporter les microbes de la rhizosphère et leur activité à la plante-hôte et à l'environnement. Une compréhension approfondie de l'activité microbienne de la rhizosphère constitue la base des solutions futures et durables en matière de croissance végétale et de lutte contre les ravageurs.
La rhizosphère représente la zone du sol qui entoure étroitement les racines et qui est activement influencée par la plante. Les racines des plantes exsudent en continu un mélange complexe de liaisons chimiques qui modifient l'environnement local du sol (p. ex. teneur et disponibilité en éléments nutritifs, oxygène, teneur en eau et pH). Les jeunes plants libèrent jusqu'à 40 % et les plantes adultes jusqu'à 20 % du carbone qu'elles fixent dans la rhizosphère et génèrent ainsi une nouvelle niche écologique pour la vie microbienne. La flore microbienne autour des racines de la plante se différencie significativement de celle du sol environnant de par sa composition et son activité.