Lactobeef - Engraisser des bovins avec du petit-lait possède de nombreux avantages

Les zones d’alpages en Suisse sont confrontées à une double problématique : l’avancée de la forêt et la gestion du petit-lait issu de la fabrication de fromages d’alpage. Les bovins à viande pourraient contribuer à la pérennisation des alpages. Tout d’abord par une augmentation de la pression de pâture, ensuite par une réduction de l’impact environnemental en valorisant le petit-lait sur place.

90 % du volume de lait utilisé pour la fabrication fromagère se retrouve sous forme de petit-lait. S’il ne peut pas être valorisé, le petit-lait représente une charge environnementale conséquente. Bien que de nombreux alpages détiennent des jeunes porcs auxquels ils donnent le petit-lait, ce type de valorisation reste problématique en raison de l’inadéquation entre la capacité d’ingestion des porcs et les grandes quantités disponibles en début de saison. Or, s’il n’est pas utilisé, le petit-lait se gâte rapidement.

Lactobeef - Engraisser des bovins avec du petit-lait possède de nombreux avantages

Grâce au projet «Lactobeef», nous savons désormais que le petit-lait n’est pas apprécié uniquement par les porcs, mais aussi par les bovins. Comparés aux porcs, les bovins peuvent boire de plus grandes quantités de petit-lait. Ce projet de recherche a également démontré que la distribution de petit-lait à des bovins n’altérait ni la santé des animaux ni la qualité de la viande. De cette manière, l’économie alpestre peut générer de nouvelles sources de revenus. Et l’environnement profite également de la garde combinée de vaches laitières et de bovins à viande. En plus, les bovins freinent l’avancée de la forêt et la perte de biodiversité. Le projet a débouché sur une autre découverte étonnante : la consommation de petit-lait par les bovins a abaissé leurs émissions de méthane – gaz peu favorable à l’environnement – de plus de 30 % ! Et grâce à la consommation de petit-lait, les bovins boivent nettement moins d’eau. Au cours des étés très chauds, lorsque l’eau commence à manquer dans les alpages, cet aspect positif supplémentaire est loin d’être négligeable.