Les vagues de chaleur induites par le changement climatique représentent une grave menace pour la production agricole mondiale. L'étendue du stress dépend de la co-occurrence de périodes de chaleur et de stades phénologiques sensibles. En utilisant le modèle phénologique de Wang et Engel et les projections de changement climatique pour quatre sites à travers le Plateau central suisse, nous avons estimé l'exposition future au stress thermique de la production de blé et testé le potentiel des génotypes de blé d'hiver à échapper aux futures périodes de chaleur. Pour tous les génotypes, les jours de stress thermique (Tmax ≥ 30°C) pendant les stades thermosensibles de la floraison et du remplissage précoce des grains est passé d'une moyenne de 1,5 jours en 1982-2006 à 2,1 en 2075-2099 avec RCP2.6 (scénario avec atténuation du changement climatique) et à 3,6 d'ici 2075-2099 avec RCP8.5 (scénario sans atténuation du changement climatique). Dans tous les cas, un évitement considérable des futures périodes de chaleur a été modélisé en raison d'une avancée des stades phénologiques, principalement due à la température. Dans les deux scénarios, nous avons prédit une exposition plus faible au stress thermique pour les variétés précoces que pour les variétés tardives. Cependant, dans le cadre du scénario RCP8.5, d'ici 2075-2099, pour chaque lieu, l'exposition au stress thermique des variétés précoces sera toujours plus élevée que pour les variétés tardives dans les conditions actuelles. L'exposition au stress thermique sera considérablement augmentée dans les sites avec des conditions printanières plus fraîches car le développement phénologique est ralenti en début de saison et les épiaisons y sont plus tardives. Nos résultats soulignent le besoin d’une sélection de cultivars adaptés au niveau régional et dont la tolérance à la chaleur soit améliorée. Différentes stratégies de sélection sont discutées.